Très Saint Père,

C’est avec confiance et un esprit de fidèle attachement au Vicaire de Jésus-Christ que nous venons comme catholiques vous adresser, au nom d’un nombre croissant de laïcs et de prêtres, une très humble requête : mettre fin à la guerre liturgique qui de nouveau déchire chaque jour davantage les familles et les communautés catholiques françaises.

Nous ne pouvons nous résigner à regarder passivement les effets délétères que produisent les restrictions imposées aux fidèles attachés aux pédagogies traditionnelles de la foi. Dans un esprit de communion et pour répondre aux impératifs de la synodalité, il nous semble urgent de vous faire part des inquiétudes et des interrogations que soulève la mise en place d’un statut de « catholique de seconde zone » pour des personnes qui ne cherchent qu’à vivre des sacrements et du catéchisme qui ont nourri la foi et la vie spirituelle de tant de saints à travers l’histoire de l’Église.

Aujourd’hui, la messe traditionnelle attire de plus en plus de personnes qui la découvrent pour ce qu’elle est : un trésor de l’Église. Très Saint Père, vous ne pouvez fermer les yeux sur cette réalité. Les nombreuses conversions, demandes de baptêmes et retours à la foi témoignent du caractère missionnaire de l’usus antiquior. Parmi ces fidèles toujours plus nombreux, beaucoup ne proviennent pas du « monde traditionnel ». Ils n’aspirent qu’à vivre en paix leur foi selon les pratiques éprouvées qui ont sanctifié leurs pères.

Dans notre cher pays la France, « fille aînée de l’Église », le succès hors du commun du pèlerinage de Chartres organisé à la Pentecôte révèle la vitalité profonde de ce mouvement de fidèles venus en masse pour bénéficier des grâces d’un événement dont une part de la fécondité repose sur l’usage du rite traditionnel de la messe.

De plus, les vocations sacerdotales suscitées par les instituts ex-Ecclesia Dei ne cessent de croître et témoignent d’un dynamisme certain. C’est ainsi que, d’année en année, les prêtres attachés à l’enseignement et aux usages liturgiques traditionnels représentent une part de plus en plus importante du clergé français. Sans oublier les nombreux prêtres diocésains, qui ont découvert ou redécouvert l’usage de la messe traditionnelle, qui sont aujourd’hui blessés par l’ostracisme dont ils sont victimes et confrontés à un drame de conscience.

Enfin, il convient de souligner que dans une société de plus en plus marquée par le matérialisme athée, les familles catholiques françaises s’appuient sur les écoles, les œuvres de jeunesse, les mouvements scouts, les camps et les retraites spirituelles qui revendiquent la fécondité des sacrements de la Tradition de l’Eglise.

Pour l’honneur de Notre Seigneur Jésus-Christ, pour la consolation de l’Église et de tous les fidèles catholiques, pour le bien de la société et de l’humanité tout entière, en cette heure cruciale, nous vous supplions donc de rétablir dans ses droits l’usage du missel et des sacrements traditionnels.

Daignez, Votre Sainteté, agréer les hommages les plus respectueux de vos fils entièrement et humblement soumis en Notre Seigneur.

Qui sommes-nous ?

Academia Christiana est un institut de formation intégrale, fondé en 2013 par de jeunes laïcs, notamment une part d’entre eux, convertis, qui n’ont pas été élevés dans la foi et qui ont découvert l’Evangile par la liturgie traditionnelle.